COLOMBIE 1

 

 

17 juillet. Ibarra. Attente du bus pour Tulcan, frontière avec la Colombie.DSC04738

 

Dans 3 heures nous aurons, inch’Allah, passé la frontière colombienne et avons hâte de découvrir ce pays totalement inconnu de nos yeux. Les premières choses qui me viennent à l’esprit quand on évoque la Colombie sont : les FARC, la guerilla, Ingrid Bétancourt, le café,… pas grand chose de plus. Mais ceux que nous avons croisés qui reviennent de Colombie paraissent tous enchantés par ce pays ! Surtout, c’est l’occasion de revoir Maria à Bogota, que je n’ai pas revue depuis 4 ans et demi, après nos au revoir au Québec.

 

La frontière

 

            Passage à Chilcapamba pour faire notre sac. Virginia et Secundo ne sont pas là mais on revoit les enfants : Rusty, Viletta, Dany, David et d’autres qui prennent du bon temps autour de la piscine (ou plutôt de la mare). Leurs parents sont absents mais ils ont l’habitude de se débrouiller seuls et ont une grande maturité et indépendance pour leur âge. On avale une soupe au local, puis taxi direction Quiroga.

DSC04737Bus pour Ibarra.

Attente qui nous permet de nous poser un peu (enfin !) et de prendre un peu de temps pour lire (Eloge de l’énergie vagabonde, de Sylvain Tesson)


Bus pour Tulcan.

Passage de la frontière qui se fait sans problème. On traverse le pont à pieds sous le ciel noir et le panneau « Bienvenido a Colombia »

Bus Ipiales à Pasto après avoir dit au revoir à        qui nous a spontanément laissé son numéro pour dormir chez lui ce soir à Pasto si nous avons besoin. Sympa !

 

            Mais nous dormons chez Constanza, de Couchsurfing. NoDSC04217us ne nous attendions pas à un tel accueil, vraiment sympas ces premiers colombiens rencontrés !! Nous partons prendre un pot avec elle, son ami et le fils de son ami, et goûtons à la Club Colombia. Courte nuit mais sur un bon matelas : nous nous couchons à 2 heures et mettons le réveil à 6 heures… Le lendemain matin on met un certain temps à réaliser où nous sommes. Comme le dit Edouard Cortès dans Un chemin de promesses, « c’est le réveil du voyageur… »

Constanza se lève aussi malgré l’heure bien matinale et nous prépare même un bon ptit-déj : œufs brouillés, thé à la camomille et jus de tomate d’arbre.

Puis, en route !

 

Samedi 18 juillet 2009

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 Trajet Pasto à SAN AGUSTIN.

 

Journée transport ! Mais cette journée en bus/taxis nous permet de rencontrer plusieurs colombiens sympas. Décidément, on se croirait au Québec en ce qui concerne la gentillesse, la bienveillance et l’accueil spontané et naturel des gens ici !

            Bus Pasto à Mocoa.

           Nous traversons la cordillère centrale (3 cordillères en Colombie, et non plus 2 comme en Equateur) et quittons le ciel bleu pour entrer dans les nuages, longer les précipices avec notre super chauffeur qui maîtrise, et nous retrouver bloqués à cause d’un éboulement qui empêche le passage. Il faut attendre qu’un bulldozer vienne de Mocoa à 2h30 de là pour dégager la voie. Pas de problème ! Même si on est juste, niveau temps, car on veut arriver ce soir à San Agustin, on a l’impression d’avoir tout notre temps et profitons de cette halte obligée pour parler avec d’autres colombiens, un soldat, un DSC04247ambulancier, un grand-père et son petit-fils, pous manger des empanadas, pour écrire des cartes et lire un peu.


            Malgré la pluie, la vue bouchée, la route condamnée, on se sent bien : c’est ça qui est agréable en voyage : vivre le moment présent sans se soucier de la suite, s’imprégner de tout ce qui nous entoure même si c’est complètement différent de ce à quoi on s’attendait. Quelque soit le climat, quelle que soit la situation, l’important semble être l’état d’esprit dans lequel on voyage. Nous sommes sur la même longueur d’onde avec PE, c’est donc parfait.

 

            Le soldat surveille une antenne pendant 15 jours. Sous ce temps maussade et sa situation parfois dangereuse à cause de la guérilla, ce ne doit pas être facile.

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            Le bus repart, nous relongeons le précipice sur une route escarpée. A un virage, le bus doit même faire une marche arrière pour pouvoir bien le prendre. Jamais je n’ai pris une route si impressionnante ! Passages à gué sur des cascades, route rebouchée un peu plus loin, puis nous arrivons à Mocoa.

 

            Voiture Mocoa à Petalito

            Encore une fois, nous sommes entourés de colombiens super sympas. Arrêt pour le dîner, ils nous invitent et nous offrent morceaux de poisson, jus chaud de sucre de canne, fromage et pain.

            Nous les quittons à la gare routière de Petalito par un chaleureux au revoir.

 

Puis camionnette Petalito à San Agustin

            Arrivée à San Agustin à 22h30, on a mis le temps, mais nous y sommes !

Hôtel Imperio.

 

 

Dimanche 19 juillet. San Agustin

 

            Une vraie bonne nuit complète, ça faisait longtemps ! Pb de réveil, mais tant mieux finalement. De toute façon, l’heure colombienne c’est comme l’heure équatorienne et même comme l’heure indienne…

            Un bon ptit-déj choc chaud/œuf tomate/pain avec la compagnie de Nicolas, un français de passage qui visite la Colombie après 9 mois de voyage en Argentine Chili Bolivie Pérou. Le retour en France va être rude ! Il prévoit d’y retravailler un peu puis de retourner pour un autre voyage. Décidément, le voyage est un vrai virus et impossible de s’en dépêtrer quand on l’a contracté ! En témoignent de nombreux voyageurs rencontrés…

            Journée à cheval avec Doctor Alban et son rire comique.

            Ah, on frappe, le repas est prêt ! Je continuerai plus tard.

 

 

Vendredi 24 juillet. 8h24. Salento

 

            Nous sommes à Salento, petit village agréable et plein de backpackers, au cœur de la zone caféière de Colombie.

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San Agustin

 

            Dejà presqu’une semaine à raconter… dans les grandes lignes : dimanche dernier, à San Agustin, bonne ballade à cheval (Munieca et

son galop dans les côtes, Costeno et Caliman qui n’avancent pas).

 


            Statues vieilles datant de –3000 BC retrouvées dans des champs, certaines ont encore des couleurs, c’est fou.

 

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            Le lendemain, lundi, journée en jeep avec Adel l’irlandaise, le quebeccois de Vancouver, la canadienne de Toronto, Maria l’espagnole, le colombien qui voyageait avec le gars de Vancouver. Deux d’entre eux ont pas mal voyagé en Inde… l’un a adoré, l’autre a détesté ! Sympa de pouvoir reparler de l’Inde.

 

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         DSC04269   D’autres statues. Selon les guides, il en resterait 90 % à trouver ! Selon d’autres, 40 %. Quoiqu’il en soit, il reste des découvertes archéologiques à faire dans le coin. C’est un endroit chargé de mystère, où les gens de la population précolombienne enterraient leurs morts dans des rituels particuliers ; pour eux il était plus important de s’occuper des tombes, maisons des morts, que des maisons des vivants.


            Cet endroit fait penser à Stonehenge, à Carnac, et on s’imagine( on essaye !) la vie à l’époque, et comment ils ont pu transporter toutes ces pierres immenses. Pour la couleur, ils utilisaient la résine de certains arbres (jaune poussin, rouge vif,… la nature est étonnante !).


            Repassage à l’hôtel Império puis bus de nuit vers Bogota, où nous ne fermons pas l’œil de la nuit !

 


Bogota

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            Arrivée à Bogota vers 5 heures du mat, internet, puis nous rejoignons Carlos, frère de Kika rencontrée au foyer de charité de Courset. On fait le facteur et lui transmettons un colis pour son fils. Plein de coups d’œil de la Providence, je ne les compte plus. Ils embaument le voyage et les rencontres !


            Puis c’est Maria que nous retrouvons, aprs un ptit-déj offert par Carlos. 5 ans plus tôt nous nous quittions à Lennoxville au Québec après un super semestre passé là-bas. Quel bonheur de se retrouver ! A Bogota en plus. Elle nous guide et nous donne une mine d’informations sur l’actualité colombienne vue de l’intérieur.

 

FARC, paramilitaires et militaires

            Avant qu’il ne soit président, Uribe aidait à financer les paramilitaires.

But des paramilitaires : protéger les fermiers des FARC qui leur volaient leur bétail et les tuaient même parfois. Mais peu à peu les paramilitaires ont commencé à se financer par la drogue. Résultat : les militaires ont combattu les paramilitaires.

Aujourd’hui, militaires et paramilitaires sont contre les FARC. + militaires contre paramilitaires.        Le gouvernement veut du résultat, les militaires doivent capturer un certain quota de FARC. Pour remplir ce quota, ils ont déjà tué des innocents en les faisant passer pour des FARC.

            Par conséquent Uribe est maintenant contre les paramilitaires car contre le traffic de drogue.

 

            Les U.S.A. donnent beaucoup d’argent pour un programme anti-drogue (80 % de la cocaïne des U.S.A. vient de Colombie) donc U.S.A. veulent du résultat aussi. Plan Colombia.

 

Samedi 25 juillet. 10h40. 3 000 m

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            Nous sommes en haut d’une pente raide de 900 m sur un mirador. Endroit perdu au milieu de la nature où tantôt le vent se déchaîne, tantôt le soleil tape. Quelques randonneurs nous ont rejoint : l’espagnol, puis le couple autrichien-anglaise. L’autrichien a essayé (en mars 2008) de passer la frontière tibétaine au niveau de Zhongdian/Deqin, mais manque de chance, la police bloquait le passage dès Lijiang. Même Zhongdian était interdit d’accès. Ah ces chinois ! Avec Caro nous y sommes allés à temps ! Quoique par Gongshan ça doit être possible, puisque c’est moins connu.

 

            Ce soir, nous reprenons déjà la route vers l’Equateur. Quand on voyage le temps prend un tout autre aspect : il est rempli de découvertes, de rencontres, d’émerveillement devant des paysages variés et souvent magnifiques. Il n’est plus rempli d’horaires et de choses à FAIRE, mais d’évènements et de choses à VIVRE ! Le Monde est décidément la meilleure des universités, on a tant de choses à y apprendre. Chaque jour nous découvrons un peu plus l’histoire de la Colombie. Souvent, un colombien nous dit, déçu et d’un air presque gêné : « Le monde a une image négative de la Colombie, pourtant vous voyez bien que sur place, c’est un beau pays. Il n’y a pas que les FARC et les problèmes politiques, mais les médias ne parlent que de ça. »

 

            Depuis qu’Uribe est président (2002), les colombiens se sentent plus en sécurité car diminuer la violence des FRAC est une de ses priorités. DSC04366Ainsi, on voit partout des militaires dès que la nuit tombe, et également pas mal le jour (fouilles de sacs, fouille au corps, fouille du taxi fréquentes).

            Si je vivais ici, je me sentirais oppressée par ce manque de liberté, mais j’ai l’impression que les colombiens, comme Maria, sont tellement rassurés par la présence des militaires qu’ils ne se rendent pas compte de leur peu de liberté. La sécurité passe avant la liberté.

 

            A part ce côté négatif de la Colombie (le manque de liberté), j’admire ce pays : les gens y sont si ouverts ! Accueillants, spontanés, rieurs, souriants, bienveillants… l’atmosphère me fait beaucoup penser au Québec, où on nous rend service avant même qu’on l’aie demandé, où les contacts sont spontanés, simples et sans arrière-pensée, où la vie est paisible et agréable.

            Quand aux paysages, ils sont très jolis ici autour de Salento (hier ballade à cheval dans les DSC04653montagnes, avec des traversées de rivières à gué. Splendide. Avec des chevaux pleins d’énergie – ce qui change tout ! - : Tarjeta la baie et Pitolita le cheval blanc de PE). DSC04580

 


    






              , Dans la zone caféière, de quoi faire de bons treks : parc national de los Nevados, au début duquel nous sommes, qui va jusque Manizales.

 

            Malheureusement, nous n’avons pas le temps d’aller sur la côte des caraïbes au nord (Carthagène, Santa Marta,…), dont on nous a tant vanté les merveilles. Un jour peut-être…

            Idée de voyage : Paris – Medellin - cette côte des caraïbes – bateau pour le Panama (impossible par voie terrestre car jungle trop dense) – traverser tous les petits pays de l’Amérique centrale (Nicaragua, Guatemala, Honduras, Belize,…) – Mexique.

Ou : Venezuella + côté nord de la Colombie (très proche). Au Vénézuella, ne surtout pas oublier d’emporter des dollars à échanger sr place. Retraits avec carte bancaire là-bas : on ne récupère que 30 % du retrait !  De quoi gâcher un voyage… ce qui arrive à quelques voyageurs non avertis…

 

Salento
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            Salento est un village où je serais bien restée une semaine : ambiance backpackers de tous horizons. Beaucoup voyagent seul(e)s.beaucoup font le tour du monde. Jessica nous met l’eau à la bouche pour le Vénézuella. Chacun a sa façon de voir DSC04541les choses, des avis et des goûts différents. Les confrontations sont intéressantes. Comme avec tout voyageur, les contacts sont simples, spontanés et joyeux.

 

            De la place principale où les maisons colorées forment comme une ronde, partent des rues à l’atmosphère western. Nous y déambulons à cheval puis à pieds.

            Tout tombe à pic : alors que nous passons devant l’église, la cloche sonne, c’est la messe ! après cette messe rapide et belle, nous nous attablons dans une sorte de saloon pour observer les pros de billard français (nombreux ici), puis quelques pas plus loin, un jeu d’échecs placé au milieu d’un banc semble nous attendre… Partie improvisée pendant laquelle quelques passants nous regardent jouer. Le soir tombe, la partie continue et Nicolas, rencontré à San Agustin quelques jours plus tôt, passe devant nous. Sympa de se retrouver là ! A la fin de la partie, la rue bondée est devenue presque déserte, le propriétaire du jeu d’échecs le remballe. Sympa cet homme qui prête son jeu aux passants ! Nous le remercions puis passons une soirée tranquille à Las Palmas. Cuisine, pâtes, jus de bananes… + photos sur l’ordi.

            Ah oui, et la femme qui nous a ôté l’eau de la bouche devant les supers pâtisseries… 2ème colombienne pas sympa (avec celle des WC  Arménia) : ça ne fait pas beaucoup sur tous ceux qu’on a rencontrés depuis notre arrivée !

 

            Il est temps de descendre du mirador, je continuerai plus tard…

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