La costa : Guayaquil, Puerto Lopez et les baleines, Manta

Mercredi 19 août.

Miami.

 

            Dans quelques minutes, nous quittons le sol américain... Escale à Miami : j’en ai profité pour aller me baigner à South Beach, qui n’est qu’à une heure de bus de l’aéroport. Baignade courte mais mémorable ! J’en reparlerai d’ici quelques pages. D’abord, il me reste à raconter cette dernière semaine équatorienne !

 

La côte pacifique : Guayaquil, Puerto Lopez, Manta.

 

            Après nos deux petites semaines de rando dans la sierra, gros changement : la côte, quel contraste avec la montagne ! La culture, les  DSC05995cultures, la langue (sur la côte, parlent très vite et mangent la moitié de leurs mots), la nourriture (bons ceviches !), et surtout l’attitude des gens. Ici, ils semblent distants, parfois dédaigneux et souvent emphatiques. Nous sommes loin de la sympathie des montagnards, de leur spontanéité à rendre service, de leurs sourires communicatifs…

            Malgré ce côté décevant dans les relations avec les gens de la côte, nous gardons de bons souvenirs de ces quelques jours…

 

Guayaquil

 

            Malecon. Butte avec le phare. Promenade sur la digue totalement réaménagée, avec des terrains de jeux pour les enfants, des fontaines, un Mall, un petit jardin botanique. Belle réussite, ce front de mer. Cet endroit me fait penser à la digue de Hong Kong, dont l’aménagement était

 

Ah, nous décollons…

            Nous survolons maintenant l’Atlantique. Ah, et nous repassons au-dessus de ces petites îles perdues dans l’océan qui m’avaient tant étonnées lors du vol aller… Certaines semblent n’être longues que dune dizaine de kilomètres sur une largeur de quelques mètres, et bordées d’une plage déserte de sable blanc, que vient fouler l’eau jaune, verte, bleu turquoise. A quelques kilomètres au large de la Floride. Il y a des vues aériennes dont on se souvient longtemps. Pour moi, celle-ci est la 3ème, après la vue aérienne - splendide ! - des montagnes de Syrie (vol Paris/Bombay en 2004) et celle de l’Himalaya (vol Paris/Hong Kong en 2005). J’oublie la vue aérienne du nord du Québec (vol Paris/Montreal en 2004) qui m’avait également coupé le souffle ! De la nature à l’état sauvage sur des milliers de kilomètres, avec énormément de lacs.

 

Fin de la parenthèse. Je disais donc, l’aménagement de la digue de Hong Kong était encore DSC05958en projet lors de mes passages en 2005 et 2006. celle de Guayaquil me fait penser à celle d’HK en projet.

            De même que la promenade du Malecon, la butte  ..    a bien été restaurée et c’est un plaisir pour les yeux que d’y déambuler : des maisons aux couleurs vives, des ruelles nettes et soignées avec beaucoup de charme. Du haut du phare, belle vue avec l’église en premier plan et la 2ème butte derrière. De l’autre côté, le fleuve.

 

           

           Belle vue également du haut de la cathédrale où nous avons pu monter grâce à

 

des ouvriers qui ont laissé la porte

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des escaliers ouverte… Nous passons incognito dans les recoins du toit, pensant avec amusement à l’étonnement des fidèles voyant peut-être passer deux ombres derrière les vitraux colorés…


            Sur la place de ce bel édifice, la place Calderon, des iguanes se fondant dans la verdure surprennent les passants attentifs… Ils se déplacent de leur pas nonchalants, lorsqu’ils ne se dorent pas au soleil. Que font-ils au beau milieu de cette ville en pleine effervescence ?!

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Puerto Lopez

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            Nous quittons la chaleur pour la chaleur, le ciel bleu pour le ciel gris. Puerto Lopez est un village reposant, où beaucoup de monde vient voir les baleines.   


            Ca ne manque pas, nous voilà bientôt sur un petit bateau avec 5 français et Wiston. Après la danse des lamas, puis celle des nuages, voici la danse des baleines ! Les mâles s’en donnent à cœur joie devant les femelles et nous sommes du spectacle. Elles viennent d’Antarctique et ont élu Puerto Lopez comme lieu de reproduction.

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            3 heures de beau spectacle. Le prix à payer est le mal de mer pour PE et moi qui ne tardons pas à nous délester du ptit-déj de ce matin… Nous n’avons décidément pas le pied marin dans la famille !


            En compagnie de Wiston, tous au travail : nous lançons à l’eau les appâts fixés aux DSC06116hameçons de nos lignes et attendons qu’une belle prise morde. Claudie est la reine des poissons, tandis que Mickael et moi nous faisons bien avoir par de gros poissons qui se jouent bien de nous ! Nous sommes désormais le seul bateau resté en mer, les autres se sont contentés des baleines…

            Atmosphère de pêche que je n’avais jamais connue auparavant, ainsi sur l’océan. On se croirait dans un film, ou sur un bateau pirate. Pêche surprise, on ne sait jamais ce qui est au bout du fil, et parfois c’est tellement lourd que le poisson (ou la tortue ? nous avons eu la chance d’en voir une en mer tout à l’heure) emporte l’hameçon et mâche le fil !

            La pêche fut tout de même fructueuse… nous pouvons maintenant déguster tout cela après un petit moment DSC06126de cuisine. Recette du ceviche : couper le poisson en petits morceaux en ne gardant que les meilleures parties et en jetant les restes par-dessus bord, laisser cuire dans du jus de citron vert, y ajouter morceaux d’oignons, de poivrons et de tomates très finement coupés. Laisser reposer et quand le poisson a changé de couleur, c’est prêt !

            Nous ne nous régalons pas dans le bateau, car le retour à la terre ferme se fait de toute urgence : Emilie s’est fait piquer par une raie sur les 2 pieds. Sa douleur fait mal à voir. Sur la terre ferme, on lui coule de la cire chaude sur les blessures d’où coule le sang, Wiston fait un feu pour que la fumée apporte de la chaleur (l’eau chaude n’existe pas ici ?!). nous mangeons tout de même le bon ceviche qui a eu le temps de bien cuire. Puis quelqu’un passe avec un panier plein de crabes fraîchement pêchés, nous nous régalons !

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            Au revoir à Wiston et aux français avec de bons souvenirs plein la tête, mise à part cette attaque de raie.

 

Salengo, Puerto Rico, Agua BlancaDSC06026

 

Les plages de Salengo et Puerto Rico un peu plus au sud ne nous donnent pas envie de nous baigner à cause du froid, de la brume et du ciel gris. Comme me l’avait dit un québeccois rencontré à Salinas, la côte paraît un peu sinistre, à cause peut-être de l’absence de ciel bleu en cette saison.

 

            Ballade à Agua Blanca dans la forêt sèche. Je ne savais pas que des forêts équatoriales ou tropicales pouvaient être sèches. La preuve que si. On associe pourtant souvent tropical à climat chaud et humide. Baignade dans une eau riche en minéraux. Nous nous tartinons de souffre, cette boue à l’odeur d’œuf pourri, soi-disant bonne pour la peau.

 

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            Rencontre de Steven et Coraline avec qui nous passons de bons moments. Nous parlons beaucoup voyages (c’est bien connu : les français à l’étranger parlent soit nourriture, soit voyage !). Steven, éduc spé, est passionné pas l’Afrique (Togo, Burkina, Benin, Mali). Coraline, étudiante en art, a passé un an à Lima au sein de l’Alliance française, dans le domaine des rencontres culturelles.

            Avec PE, nous avons un problème d’argent, il ne nous reste que quelques dollars pour tenir jusqu’à dimanche soir, où nous pourrons retirer de l’argent (carte de PE bloquée en Colombie). Après réflexion, la meilleure solution semble celle, bien que gênante, de demander à des français de nous en prêter. Ce que nous comptions faire ce soir, car il semble y avoir beaucoup de français ici. Coup de chance d’avoir sympathisé avec S & C. sans hésiter, ils nous avancent 100 $ et sont ravis de nous dépanner. J’aime beaucoup ces gens qui sont si spontanés à rendre service, et dont l’étranger n’inspire pas la méfiance mais la confiance. J’en connais beaucoup qui seraient malheureusement incapables de faire confiance à un étranger.     

     De mon côté, j’ai eu l'occasion de pouvoir dépanner financièrement plusieurs backpackers en Inde en avançant quelques roupies, j’ai aussi été bien dépannée en Chine alors que je n’avais plus que quelques yuans en poche (carte bancaire volée et celle de Caro bloquée). J’ai l’impression que les voyages apprennent l’entraide, développent la solidarité et la confiance en l’autre.

 

Manta

 

            Dimanche matin, messe à Puerto Lopez, puis bus pour Manta. Nous y passerons l’après-midi (ou à Montecristi, sur la route) et y prendrons le bus de nuit pour Quito.

            La plage de Manta ressemble à une plage française, bien aménagée. Quelques heures sur un transat à l’ombre d’un parasol, ce que ni PE ni moi n’avons l’habitude de faire, mais là, repos bien apprécié. Lecture, baignade. Animation de la plage bien agréable en cet après-midi dominical.

 

            Depuis Guayaquil, nous voyageons d’une façon complètement différente du mois précédent : nous prenons le temps de prendre notre temps, dormons au moins 8 heures par nuit, nous reposons et apprécions le temps qui passe. A ce propos, la surprise ( !!) du jour : nous nous sommes trompés dans les dates, et réalisons avec joie qu’il nous reste un jour de plus en Equateur que ce que nous pensions ! Du coup, nous pourrons prendre notre temps à Chilcapamba avec la famille Morales.

 

            Nous quittons la côte sur une image négative de ses habitants : vol presque sous notre nez  du MP4 en train de charger au resto de la gare routière. Décidément, ces gens de la côte ne nous aurons pas laissé bonne impression (sauf quelques-uns), contrairement à toutes les personnes que nous avons pu rencontrer depuis le début du voyage.

 

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